OUEST FRANCE LE 14 Février 2002
Légèreté des paysages intérieurs La bibliothèque universitaire de Beille-Beille a accueilli, sur ses cimaises, les toiles récentes de Michèle Bonnet, jusqu’au 28 février. Plus de 80 œuvres, de formats divers, expriment l’évolution de cette peintre vers un paysage intérieur toujours plus transparent. Le vaste espace, clair, contemporain et voué à l’étude silencieuse des livres qu’est la bibliothèque universitaire de Beille-Beille, propose une ouverture à l’art grâce à des expositions. Jusqu’au 28 février, 80 toiles et quelques peintures sur support translucide parcours des espaces imaginaires de Michèle Bonnet. Aucune figuration dans les œuvres de l'artiste, mais un fort sentiment de liberté, de mouvement et une recherche d’expression pure, débarrassée des contraintes picturales : la matière est de plus en plus ténue, la touche s’efface, la couleur s’éclaire. Le grain de la toile se devine sous la mince couche d’acrylique ou d’encre et des lanières de papier imprimé, collées en lignes brisées, organisent la composition en un réseau de relations dont le secret reste à percer.
Les lettres éparses forment un texte désintégré, visible mais illisible.Pour l’artiste, l’essentiel est « mouvement, geste, trace, spontanéité, hasard ».Du grand « Paysage bleu » aux petits «Recto-verso » en carrés de 20 cm, la palette de jaunes et ocres chaleureux traversés par de splendides bleus, décrit une prise de possession, de l’infini par l’homme, concrétisée par des bandelettes de papier ajoutées ou par une calligraphie suggérée.Et tout se joue dans une immatérialité, un flottement, que condense l’un des derniers travaux : un collage de ces bandes avec traces d’écriture sur la toile d’un blanc éclatant …Un infini à peine réticulé.