Légèreté
des paysages intérieursLa bibliothèque universitaire de Beille-Beille a accueilli, sur
ses cimaises, les toiles récentes de Michèle Bonnet, jusqu’au 28 février. Plus
de 80 œuvres, de formats divers, expriment l’évolution de cette peintre vers un
paysage intérieur toujours plus transparent. Le vaste espace, clair,
contemporain et voué à l’étude silencieuse des livres qu’est la bibliothèque universitaire
de Beille-Beille, propose une ouverture à l’art grâce à des expositions. Jusqu’au
28 février, 80 toiles et quelques peintures sur support translucide parcours des
espaces imaginaires de Michèle Bonnet. Aucune figuration dans les œuvres de l'artiste,
mais un fort sentiment de liberté, de mouvement et une recherche d’expression
pure, débarrassée des contraintes picturales : la matière est de plus en
plus ténue, la touche s’efface, la couleur s’éclaire. Le grain de la toile se
devine sous la mince couche d’acrylique ou d’encre et des lanières de papier imprimé,
collées en lignes brisées, organisent la composition en un réseau de relations
dont le secret reste à percer.
Les
lettres éparses forment un texte désintégré, visible mais illisible.Pour l’artiste,
l’essentiel est « mouvement, geste, trace, spontanéité, hasard ».Du
grand « Paysage bleu » aux petits «Recto-verso » en carrés de 20
cm, la palette de jaunes et ocres chaleureux traversés par de splendides bleus,
décrit une prise de possession, de l’infini par l’homme, concrétisée par des bandelettes
de papier ajoutées ou par une calligraphie suggérée.Et tout se joue dans une immatérialité,
un flottement, que condense l’un des derniers travaux : un collage de ces
bandes avec traces d’écriture sur la toile d’un blanc éclatant …Un infini à peine
réticulé.